1902 : naissance de Marcel Aymé à Joigny dans l’Yonne le 29 mars.
Il est le sixième enfant de Faustin Aymé, maréchal-ferrant et de Marie-Odile Aymé.
1904 : mort de sa mère : le père le confie avec sa sœur, Suzanne, aux grands- parents maternels à Villers-Robert, petit village du Jura.
Ceux-ci possèdent et exploitent une tuilerie.
Marcel découvre le monde qui peuplera ensuite ses romans de la campagne. Il va vivre une enfance heureuse de sa deuxième à la huitième année, entouré de tendresse et d’affection. Imaginatif et rêveur, « il croit aux fées ». Il fait aussi l’apprentissage de l’intolérance et de la bêtise car son village ou il habite connaît des passions politiques et anti-religieuses fort vives.
(Les lois de la séparation de l’église et de l’état, récentes, divisent les esprits).
Le soir, Marcel s’imprègne des paroles de son grand-père qui parle de la justice, de la fraternité entre les hommes, de la fraternité entre les hommes, de la mort…
L’intolérance et la justice le révolteront toute sa vie.
1908 : son grand-père meurt.
1910 : mort de sa grand-mère. Il vit quelques mois très heureux chez un oncle meunier, puis est placé à la rentrée d’octobre dans un pensionnaire au collège de Dole.
Deux fois par mois, il passe la fin de la semaine chez son oncle.
1911 : avant la fin de l’année scolaire, une de ses tantes, Léa, qui habite à Dole et qui est devenue veuve prend Marcel à sa charge.
1912 : il réussit le concours des bourses.
1918 : il obtient le baccalauréat latin-sciences-mathématiques.
1919 : il obtient une bourse d’internat pour entrer en classe de mathématiques spéciales au lycée de Besançon.
1920 : il tombe gravement malade et doit interrompre ses études. Il est soigné à Dole où sa tante Léa l’entoure de soins vigilants et d’une grande affection.
1922-1923 : de nouveau sur pied, il effectue son service militaire dans la partie de l’Allemagne occupée par l’armée française.
1923 : Marcel monte à Paris où il s’inscrit à la faculté de médecine. Il exerce en même temps divers métiers.
1925 : Marcel est de nouveau malade. Lors de ce retour forcé à Dole, il écrit pour tuer le temps (idée de sa sœur Camille).
1926 : il édite son premier roman, Brûlebois, à 24 ans.
C’est l’histoire d’un sous-préfet, devenu ivrogne.
1927 : son deuxième roman, Aller retour, est publié chez un grand éditeur, Gallimard. Il s’établit à Paris.
1929 : il publie La Table-aux-Crevés qui reçoit le prix Théophraste Renaudot. Il commence à être connu.
1930 : il s’installe au 9 rue du Square-Carpeaux, à Montmartre avec Marie-Antoinette Arnaud, rencontrée pendant des vacances à Dole. Il se marie l’année d’après. Sa vie est alors bien réglée : tous les matins, il descend au café pour jouer aux cartes, aux dés, au billard et retrouver ses amis peintres et écrivains dont il a fait la connaissance. Après le déjeuner, il s’enferme dans son bureau pour écrire.
1933 : publication de la Jument verte, premier grand succès commercial qui scandalise pourtant les « bigots ».Cette même année, il devient papa d’une petite fille, Colette.
Chronique du village de Claquebue à la fin du Second Empire, la Jument verte relate la rivalité de deux familles : les Haudouin et les Maloret. Un jour naît chez Haudouin, une jolie jument "d'un vert jade". Grâce à elle commence l'ascension sociale et financière des Haudouin. La jument meurt un jour, mais elle a été immortalisée par un peintre aux étranges pouvoirs : éveillée par lui à une "vie mystérieuse et à demi humaine", l'effigie de la jument observe avec attention l'intimité de la famille et analyse ses traditions érotiques transmises de génération en génération.
1934 : il publie le premier volume des Contes du chat perché. Il collabore régulièrement à différents journaux (Marianne, Paris Soir, Paris magazine…).
En 1936, il commence à travailler pour le cinéma : il écrit les dialogues de plusieurs films.
1938 : il publie deux contes, Le paon et le cerf et le chien et Derrière chez Martin.
1939 : il publie un conte le bœuf clandestin. La guerre éclate. Pendant l’occupation, il publie des récits dans des journaux français.
1941 : il publie Travelingue, La belle image, premier volet d’une trilogie qui décrit les lendemains de la libération.
1942 : il fait équipe avec le réalisateur Louis Daquin : il est dialoguiste de son film « Les voyageurs de la toussaint ».
1943 : il publie Le Passe-muraille et La Vouivre.
Le passe-Muraille, c'est l'histoire d'un homme nommé Dutilleul , doté d'un don extraordinaire : celui de pouvoir passer à travers les murs . Mais ceci va lui porter préjudice car il va se retrouver figé dans un mur à cause des médicaments qu'il prend pour annuler ce don.
1945 : meurtri par la guerre, Marcel Aymé retrouve sa vie calme à Montmartre avec sa femme, sa fille et ses amis. Son compagnon favori est un chat, Monsieur Alphonse, qui attrape son stylo avec sa patte quand Marcel Aymé écrit à son bureau. C’est sous l’œil attentif de Monsieur Alphonse que Marcel Aymé termine son chef d’œuvre Les contes du chat perché.
1946 : publication du Chemin des écoliers, deuxième volet de sa trilogie.
Dans un Paris occupé, Michaud et Lolivier, associés et amis, tentent de comprendre leurs adolescents de fils. Antoine Michaud délaisse le lycée pour les "bonnes affaires" et la vie chez Yvette, femme d'un prisonnier de guerre. Tony, le fils de Lolivier, torture animaux et hommes et finit meurtrier.
1947 : publication de Lucienne et le boucher (théâtre).
1948 : publication d’Uranus, troisième volet de sa trilogie.
1950 : Clérambard, pièce de théâtre.
"Assiégé par les créanciers", le comte de Clérambard voue sa famille aux travaux forcés, en l'occurrence confectionner des "pulovères" et manger du chat, pour sauvegarder son hôtel particulier. Le curé vient offrir le secours d'un mariage intéressant pour le vicomte Octave : Evelyne, la fille aînée de Maître Galuchon. Mais il faudrait accepter "d'avoir un oncle quincaillier". On semble s'y résigner, quand Saint François d'Assise apparaît au comte, lui laissant méditer le récit de sa vie...
1952 : publication de La tête des autres, théâtre.
1957 : publication de la Mouche bleue (théâtre).
1967 : décès de Marcel Aymé des suites d’un cancer le 14 octobre. Il est enterré dans le cimetière Saint-Vincent de Montmartre.
Conclusion:
Personnalité taciturne et solitaire (il déteste les grands discours, n’aime pas parler en public), il décrit dans ses livres la société qui l’entoure avec un réalisme surprenant, souvent teinté de fantastiques, d’humour, d’insolite. Son œuvre romanesque est souvent le constat désabusé d’un monde médiocre.
Les paysages du Jura, présents dans ses œuvres sont les paysages de son enfance.
Même si la vie à la ferme a inspiré une bonne partie de son œuvre, Marcel Aymé avait horreur de celle-ci. Fidèle aux idées de son grand-père, il raconte dans ses textes la dure vie des paysans. Il a produit au cours de sa vie assez brève des essais, plusieurs dizaines de nouvelles, dix pièces de théâtres et dix-sept romans.